Un employé sur six est menacé par le burn-out. Et vous?

Le risque de burn-out chez les travailleurs est passé de 10% à 17% en trois ans. Et 28.000 Belges souffrent déjà de burn-out…

28.000 Belges souffrent de burn-out. Cela représente 7% des personnes indemnisées par l’Inami, d’après les chiffres relayés par nos confrères du « Soir ».

Le burn-out pend au nez de plus en plus de travailleurs. Une enquête réalisée par le secrétariat social Securex le dit aussi. Le nombre d’employés présentant un risque de burn-out est passé de 10% en 2014 à 17% en 2017.

17%
D’après l’enquête menée par Securex auprès des travailleurs, 17% d’entre eux présentent de gros risques de burn-out. Près de deux fois plus qu’il y a 3 ans.

D’où sort cette donnée? Securex a sondé un échantillon de 1.552 travailleurs en leur soumettant des questions liées aux stresseurs classiques: intensité du travail, perspectives de carrière, charge émotionnelle et charge physique, conditions de travail, relations de travail… Cette méthode permet de déceler les personnes qui sont le plus à risque. On ne brosse donc pas ici un tableau du nombre de cas de burn-out déclarés. Mais bien le nombre de travailleurs les plus exposés aux risques.

D’après l’enquête de Securex, les travailleurs approchant des 40 ans et qui bossent à temps plein sont les plus exposés. Ils subissent un excès de stress au travail cumulé à une pression de la sphère privée (jeunes enfants à gérer, etc.). Les statistiques montrent aussi que 18% des travailleurs à temps plein sont exposés aux risques, contre 13% des temps partiels.

Côté pyramide des âges, 19% des moins de 35 ans sont exposés aux risques, 23% des 35 et 39 ans et 14% des plus de 40 ans. Cette situation est préoccupante, dit Securex, car elle touche des groupes d’employés censés encore travailler longtemps.

Personne n’y échappe

Securex a également cherché à savoir si le burn-out pouvait impacter davantage les employés que les ouvriers. Il ressort de l’enquête que non. Les deux catégories de travailleurs encourent les mêmes risques, de même que les personnes faiblement ou hautement scolarisées, les cadres ou les employés. Les hommes et les femmes y sont aussi confrontés dans la même mesure. L’étude ne constate pas de différence entre secteurs, régions, taille d’entreprise.

Bref, personne n’est à l’abri du burn-out. Ou quasi.

Securex apporte une nuance aux résultats de son étude« Le burn-out est de moins en moins tabou. Les travailleurs admettent peut-être plus facilement que par le passé qu’ils sont ou se sentent épuisés. C’est néanmoins un signal », dit Heidi Verlinden, experte en ressources humaines.

D’après les données officielles de l’Inami, 7.653 personnes étaient prises en charge par l’assurance-maladie invalidité depuis plus d’un an, parce qu’elles avaient développé ce trouble psychologique lié au travail en 2015. Des statistiques inquiétantes, et qui restent partielles. En effet, les cas de burn-outs qui ont eu une durée de 6 ou 9 mois ne sont pas repris dans ces chiffres. Tout comme les burn-outs qui ne sont pas détectés comme tels.

Pourquoi de telles hausses? Securex avance deux facteurs. D’une part la pression et le stress de plus en plus élevés au travail. D’autre partl’équilibre vie privée/vie professionnelle qui devient plus difficile à trouver. Les travailleurs ont de plus en plus de mal à récupérer quand ils sont dans la sphère privée. Et une faible résistance au stress (souvent chez les perfectionnistes, les pessimistes et les personnes ayant des attentes trop élevées) augmente encore les risques de burn-out.

Que faire pour endiguer le phénomène? « Il faut augmenter la confiance du travailleur et son sentiment d’autonomie, dit Heidi Verlinden. Pour cela, il faut redonner du sens au job du travailleur en souffrance, et mieux utiliser ses talents. » Une autre étude de Securex a en effet déjà démontré que les travailleurs motivés ont moins de risque de tomber en burn-out que leurs collègues qui travaillent « parce qu’il le faut ».

La spécialiste RH pointe aussi que la responsabilité du travailleur et de l’employeur est partagée. « C’est aussi au travailleur à trouver lui-même un emploi et un environnement de travail qui sera épanouissant pour lui, où il partagera des objectifs et valeurs communes, qui lui procureront un sentiment d’appartenance et qui lui donneront plus de confiance et augmenteront son sentiment d’autonomie. »

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